L’Orchidée, Danse et Musique Vivantes - Quelques textes
L’Orchidée, Danse et Musique Vivantes - Quelques textes
1 janvier 2012
« ...En l’errance nomade, de site en site... en quête de motifs d’une insaisissable figure... » Note d’intention du projet 2012
L'Orchidée, Danse et Musique Vivantes
“Danses pour ceux qui sont là...”
Projet 2012
Note d’intention
« En l’errance nomade,
de site en site... en quête de motifs
d’une i n s a i s i s s a b l e figure... »
«Danseurs, nous habitons dans l’acte...»
L’espace de la prestation peut, d’une certaine façon, être considéré comme étant, pour le danseur, le lieu existentiel privilégier où se tenir, pour déployer l’être d’une habitation poétique sur cette terre.
Il reste que pour habiter pleinement cet espace privilégier, il peut s'avérer nécessaire d’y introduire des éléments de déterminations mentales, qui orientent et connectent imaginalement danseur et spectateurs aux multiplicités complexes du monde phénoménal, ou symbolique, par lesquelles s’opère originellement cette habitation poétique première et fondamentale.
Se pose alors la question: ... quelles déterminations mentales introduire, pour orienter et connecter imaginalement le danseur en situation, et par voie de conséquence le public ?
Nous y apportons cette réponse: ... des éléments de déterminations qui fassent sens rapport à une préoccupation qui nous semble aujourd’hui désormais fondamentale: la relation première et essentielle, à manifester, de l’humain à la Terre.
Pour ce faire nous allons, dans le déploiement de notre projet 2012, recourir à certains «sites» pour nous significatifs quand à l’expression de cette préoccupation. En place de lieux singuliers, topologiquement localisés-localisables, les «sites» que nous nous proposons d’investir procèdent, pour chacun des différents spectacles envisagés, du déploiement de l’énoncé d’une parole poétique ou/et narrative.
Dans certains cas, l’énoncé de cette parole prendra la forme de l’énoncé littéral d’un seul et même texte narratif («Quand partent les baleines...», «Sur la terre en friche.»).
Dans d’autre cas, cet énoncé prendra la forme d’une narration opérant par fragments choisis de différents textes («Les jardins du nomade...», « La guêpe et l’orchidée»), ou d’un agencement de différents poèmes de différents poètes («Poèmes croisés en quatuor», «De nul lieu et du Japon...»).
Enfin, dans l’un des spectacles présentés (« Rêv-évolution: un conte ouvert...»), c’est la parole elle-même, portée par l’art du conteur, qui s’énoncera en lien au déploiement de la situation en train de s’entretisser du positionnement et des initiatives des différents protagonistes.
Ainsi, «Quand partent les baleines...» s’appuie sur le récit littéral des premiers épisodes d’un conte cosmogonique fondateur provenant de la péninsule du Tchoukotka, à l’extrême Nord-Est de la Sibérie.
«Les jardins du nomade... » s’intéresse, à partir de l’énoncé de différents écrits à la relation que les Aborigènes d’Australie entretiennent avec leurs terres ancestrales, et comment cette parole peut se porter jusqu’à nous, et entrer en résonance dans notre contexte.
«Sur la terre en friche.» parle également d’une relation à la terre, dans le déroulé d’ une prose poétique du poète japonais Gôzô Yoshimasu (avec en préambule la lecture d’un fragment de Kottô, de Lafcadio Hearn).
«Rêv’évolution: un conte ouvert...», ou comment un énoncé peut se tisser de l’être-en- situation.
«La guêpe et l’orchidée.» se tressera d’un double choix de textes poétiques, scientifiques, philosophiques, et narratifs, pour parler de, et réaliser la, rencontre entre deux êtres foncièrement différents en termes de (pour citer Rémy Chauvin) «double capture de codes», et de «développements a-parallèles»...
«Poèmes croisés en quatuor...» Les poèmes que nous croiserons pour l’occasion seront des poèmes de Roberto Juarroz choisis par Juan Jimena, et des poèmes respectivement de Jacques Dupin et de Roger Munier choisis par Roland Paulin.
Dans «De nul lieu et du Japon...» le croisement de poèmes sera celui de fragments poétiques choisis par Myriam Zoulias (le Groupe du Vent), et extraits du Nô «Yorobushi» de Motomasa, dans la traduction de Armen Godel, et d’un choix, par Roland Paulin, de poèmes de Jacques Dupin, extraits du recueil intitulé: De nul lieu et du Japon.
Roland Paulin, décembre 2011.